Les Visages de l’Adaptation: entrevue avec Ahmed Khaled Ahmed
Derrière chaque avancée scientifique se cache un parcours unique et une vision singulière. Ces entrevues vous invitent à découvrir nos chercheurs, le sujet de leurs travaux et ce qui les motive chaque jour.
Des agrégats autoréparants pour des infrastructures plus résilientes face aux changements climatiques
Ahmed Khaled Ahmed, doctorant à l’Université Concordia, a obtenu une bourse de 20 000 $ de l’Institut AdapT. Il mène un projet de recherche sur la résistance des agrégats aux variations de température.
Quel est votre projet de recherche ?
Je travaille à mettre au point un agrégat innovant pour la construction d’infrastructures qui aurait une empreinte carbone plus faible que les matériaux actuellement utilisés.
Je cherche aussi à répondre à une autre question : un agrégat peut-il se réparer lui-même après s’être détérioré, si sa composition chimique le permet ? Si oui, dans quelles conditions ?
Quelles étapes comportera votre projet de recherche ?
Le projet comptera trois phases.
D’abord, j’effectuerai une recherche dans la littérature scientifique pour déterminer quelles sont les composantes sèches d’agrégat les plus résistantes quand on les expose à de hautes températures et lesquelles ont la plus faible empreinte écologique.
Ensuite, je vais modifier le mélange de ces composantes pour optimiser leur capacité de résistance en y ajoutant un agent interne alcalin, qui favorisera l’autoréparation des fissures, un peu à la manière des globules blancs dans notre corps.
Lors de ces deux étapes, je vais soumettre mes échantillons de mélanges à différentes températures pour voir quel mélange est le plus résistant.
La troisième et dernière étape consistera à voir dans quelles conditions les fissures sont susceptibles de se résorber le mieux et le plus rapidement.
En somme, l’objectif est de déterminer quel est le meilleur mélange pour que l’agrégat soit le plus résistant possible aux variations de température et dans quelles conditions sa composition permettra d’atténuer ou de réparer les fissures et les craquelures subies par sa détérioration ou son exposition à des intempéries.
En quoi votre projet de recherche répond-il à des impératifs liés aux changements climatiques ?
L’une des principales conséquences des changements climatiques est le réchauffement global de notre planète. Cela inclut les feux de forêt, qui seront plus importants et plus fréquents.
En trouvant la « recette » pour un agrégat plus résistant aux changements de température, et plus particulièrement à la chaleur extrême, on combat les effets des changements climatiques.
Comment les gouvernements, les municipalités et le secteur privé pourront-ils profiter de votre projet ?
Si dans la construction d’éventuels projets d’infrastructure, qu’il s’agisse de ponts ou de bâtiments, on utilise un matériel qui génère moins de gaz à effet de serre et qui est plus résistant à la chaleur, on se retrouve avec des structures plus résilientes face aux changements climatiques, au réchauffement de la planète et même aux incendies.
Pouvoir optimiser la matière de façon qu’elle puisse colmater ses fissures en quelques jours, ce serait fantastique. On diminuerait de beaucoup les coûts de réparation et, surtout, de démolition. On n’aurait plus besoin de tout détruire pour reconstruire.
Surtout, la durée de vie de ces infrastructures pourrait être allongée. Ce sont des économies qui sont non négligeables.
Pour en savoir plus: cliquez sur la fiche !