Les Visages de l’Adaptation: entrevue avec Ahmad Pour Adabi

Derrière chaque avancée scientifique se cache un parcours unique et une vision singulière. Ces entrevues vous invitent à découvrir nos chercheurs, le sujet de leurs travaux et ce qui les motive chaque jour.

La télécommunication pour mieux prévoir les alertes météo

Ahmad Pour Adabi figure parmi les bénéficiaires d’une bourse de 20 000 $ remise par l’Institut de recherche sur les infrastructures résilientes et circulaires de l’École de technologie supérieure de Montréal, où il est doctorant. Cette aide financière l’aidera à révolutionner, espère-t-il, l’univers des prévisions météorologiques. Le boursier nous explique son idée.

Quel enjeu vous a sensibilisé à vous investir dans ce projet de recherche ?

J’ai toujours été préoccupé par les changements climatiques et leurs conséquences sur l’activité humaine. Je pense à certains phénomènes météorologiques tels que les incendies, les inondations et les tornades, qu’on voit parfois venir, mais qui peuvent aussi se produire de façon inattendue, en plus de causer énormément de dégâts.

Je cherche à proposer une solution qui pourrait faire une différence pour les communautés en leur permettant d’être mieux préparées et de s’adapter à ces phénomènes.

Quelle solution proposez-vous ?

Comme j’ai de l’expérience et des connaissances en télécommunication, j’ai eu l’idée de les mettre à profit pour jumeler des outils de détection, de collecte et de transmission des données météorologiques.

J’aimerais trouver une manière d’améliorer les prévisions météorologiques en rendant la collecte des données plus efficace. J’aimerais parvenir à de premiers résultats concrets, à petite échelle, dans un horizon de trois ans, après quoi ce sera possible d’élargir la portée du projet.

Comment y parviendrez-vous ?

Nous allons étudier les systèmes actuels et voir comment ils peuvent être améliorés. Déjà, certains capteurs sans fil permettent d’être plus précis dans la collecte de données. La littérature scientifique fait état de résultats prometteurs.

Ensuite, il faudra intégrer le tout dans les réseaux de prochaine génération, qui seront plus performants pour recueillir, emmagasiner et transmettre une quantité importante de données et qui pourront aider à une meilleure prévisibilité et donc à une meilleure préparation face aux phénomènes météorologiques.

Je compte également travailler en collaboration avec des météorologues pour améliorer les modélisations de prédiction.

Quelle est la particularité de votre projet ?

Ce qui est différent de notre projet est que, pour la première fois, nous souhaitons que la collecte et la transmission des données se fassent au même endroit, dans le même système. Cela n’a pas été étudié encore.

Je prédis qu’un système unique entraînera également des économies au moment d’implanter la technologie.

Quels bénéfices la société civile et les gouvernements retireront-ils de votre innovation ?

En ayant accès à ces données plus précises en temps réel, parce qu’elles seront automatiquement communiquées au moment de leur collecte, les organisations qui utiliseront cet outil pourront davantage prévoir les événements météorologiques et mieux s’y préparer.

Dans le domaine agricole, cela pourrait servir à protéger les récoltes d’intempéries, et donc à limiter des pertes pour les producteurs.

Du point de vue de la sécurité civile, cela pourrait plus de temps aux autorités pour avertir les citoyens d’aller se mettre à l’abri en cas de tornade ou d’inondations, par exemple. On pourrait contribuer ainsi à sauver des vies.

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