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Entrevues

Les Visages de l’Adaptation: entrevue avec Étienne Issa

Derrière chaque avancée scientifique se cache un parcours unique et une vision singulière. Ces entrevues vous invitent à découvrir nos chercheurs, le sujet de leurs travaux et ce qui les motive chaque jour.

Étienne Issa, étudiant·e à l’Institut de recherche en biologie végétale de l’Université de Montréal, est l’un·e des bénéficiaires de la bourse décernée par AdapT – Institut de recherche sur les infrastructures résilientes et circulaires. Voici comment iel entrevoit le projet de recherche amorcé.

Elle contribuera à poursuivre mon objectif de valoriser les déchets de construction, objectif sur lequel je travaille depuis quelques années. Mon projet de recherche touche d’ailleurs plusieurs aspects axés sur la justice sociale et écologique comme le décrit son titre, Liens fongiques : Mycovalorisation pour des villes circulaires, des communautés résilientes et des matériaux régénératifs.

Il s’agit d’une recherche appliquée qui vise à explorer de nouvelles avenues pour les biomatériaux à base de mycélium fongique créés avec des déchets de construction. Je collecte la matière résiduelle dans des conteneurs, composée de concassé de béton, de brique et de pierre. J’incorpore ces agrégats dans mon substrat, constitué principalement de sciure de bois, et j’introduis une culture de mycélium en vue de créer des prototypes typologiques avec des propriétés structurelles. Mon but est d’assurer une continuité dans le cycle de vie des matériaux qui autrement se retrouveraient en bonne partie dans des sites d’enfouissement. Ces matériaux pourront ensuite servir en construction pour une architecture sensible aux changements climatiques.

Mon projet s’insère dans le contexte de l’économie circulaire, qui vise à valoriser des résidus de sites et de bâtiments. L’extraction des matières premières vient perturber et menacer des paysages et des écosystèmes avec des pratiques exhaustives à l’échelle du territoire, émettant des quantités considérables de gaz à effet de serre dans l’environnement et contribuant à la pollution des sols et des eaux. L’objectif de ma recherche est de contribuer à réduire ou à interrompre ces procédés d’extraction intensive et les effets néfastes qui s’y rattachent.

Avec ma formation en architecture, j’ai travaillé au sein de plusieurs bureaux ainsi que des associations à Montréal, à Berlin et à Paris avant d’entamer une recherche entre architecture et environnement. Je me suis ensuite penché·e sur l’axe des matériaux comme point de départ pour aborder une problématique écologique d’ordre structurel au sein des architectes. En développant de nouveaux biomatériaux, mon espoir est de voir un changement de paradigme matériel et socioculturel.

Dans ce projet de recherche appliquée, un de mes objectifs est de permettre à la population d’accéder à des matériaux de construction qui répondent à des problématiques actuelles ainsi que d’offrir une recette pouvant être adaptée aux besoins des communautés. Cela contribuerait, je crois, à stimuler l’autoconstruction à l’aide d’une forme d’autonomie collective touchant à la fois la production et l’approvisionnement des matériaux par la valorisation de déchets. Enfin, le projet s’intègre dans une vision de villes comme paysages à nourrir et à entretenir, dans lesquels s’insèrent humains et autres organismes vivants.

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