Les Visages de l’Adaptation: entrevue avec Patrick Lachappelle
Derrière chaque avancée scientifique se cache un parcours unique et une vision singulière. Ces entrevues vous invitent à découvrir nos chercheurs, le sujet de leurs travaux et ce qui les motive chaque jour.
Aider les collectivités locales à être plus résilientes
Patrick Lachapelle, étudiant au doctorat en génie à l’ÉTS, est l’un des bénéficiaires de la bourse décernée par AdapT – Institut de recherche sur les infrastructures résilientes et circulaires. Voici comment il entrevoit le projet de recherche qu’il amorce.
Qu’est-ce que cette bourse vous permettra d’accomplir ?
De manière pratique, elle me permettra de me concentrer sur mes études au doctorat sans avoir de soucis financiers. De manière plus large, elle contribuera à ce que je réalise mon projet d’étude qui, je l’espère, pourra mieux outiller les municipalités dans leur objectif d’atteindre la carboneutralité.
Expliquez-nous brièvement votre projet de recherche.
Je veux développer un outil d’analyse et de modélisation énergétique pour aider les municipalités à mieux comprendre là où elles peuvent agir pour améliorer leur performance énergétique, au chapitre des infrastructures urbaines, des bâtiments, des transports, etc. La plupart des municipalités n’ont que très peu de données de la consommation énergétique faite sur leur territoire. Même Hydro-Québec n’a pas toutes ces données. Elles ne savent donc pas vraiment où l’énergie est consommée et où elle est perdue, et peuvent difficilement connaître les actions qu’elles devraient prioriser.
Pourquoi votre recherche est-elle importante dans le contexte des changements climatiques ?
Mon projet s’insère dans le contexte de la transition énergétique, de la nécessité de mieux utiliser l’énergie et même de la réduire. Les municipalités ont beaucoup de leviers pour agir. Par exemple, en encourageant une plus grande densité d’habitation, elles peuvent contribuer à réduire leur consommation d’énergie. Certaines municipalités ont d’ailleurs déjà pris des mesures qui vont dans le sens de la transition énergétique. Qu’on pense à Prévost, qui a interdit tout nouveau branchement au gaz naturel dans les résidences, à Montréal, qui a fait de nombreux aménagements favorisant le transport actif, ou à Varennes, dont la bibliothèque municipale est un bâtiment à très faible consommation d’énergie. Enfin, selon moi, une meilleure gestion locale de l’énergie permettrait aux municipalités d’être plus résilientes, et mieux à même de résister aux événements climatiques extrêmes, qui sont appelés à se multiplier.
Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à ces questions ?
Je m’intéresse aux questions énergétiques depuis longtemps. J’ai d’ailleurs fait mon mémoire de maîtrise en urbanisme sur les réseaux de chaleur urbains. Aussi, en tant qu’urbaniste qui a travaillé dans le milieu municipal et dans le secteur privé, j’ai toujours été surpris de constater le peu d’attention qui était accordée aux questions d’énergie. Dans le cadre du doctorat que j’amorce, j’aurai donc la possibilité de développer davantage cet aspect, ce qui est en continuité de mon parcours universitaire et professionnel.
Quelles seront les retombées positives pour la société de votre projet de recherche ?
Globalement, selon les résultats de mes recherches, il pourrait s’avérer qu’une meilleure gestion énergétique des municipalités est une des clés pour permettre au Québec d’atteindre ses objectifs de carboneutralité. Les municipalités et les citoyens pourraient réduire leur empreinte et leur facture énergétique, peut-être même développer de nouvelles sources de revenus et des milieux de vie plus attrayants. Tous ont à y gagner.
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