Les Visages de l’Adaptation: entrevue avec Reda Snaiki
Derrière chaque avancée scientifique se cache un parcours unique et une vision singulière. Ces entrevues vous invitent à découvrir nos chercheurs, le sujet de leurs travaux et ce qui les motive chaque jour.
Outiller les municipalités face aux changements climatiques
Professeur au Département de génie de la construction à l’École de technologie supérieure (ÉTS) de Montréal, Reda Snaiki se spécialise en ingénierie du vent et en ingénierie des structures. Il entame une nouvelle recherche qui aidera les municipalités côtières à faire face aux changements climatiques.
Vous venez de recevoir une subvention de 45 000 $. Qu’est-ce qu’elle vous permettra d’accomplir ?
Cette subvention nous permettra de travailler sur l’adaptation aux changements climatiques dans les zones côtières canadiennes. On souhaite développer des outils basés sur l’intelligence artificielle (IA) pour adapter nos infrastructures à des phénomènes extrêmes.
Pouvez-vous vulgariser les points clés de votre recherche ?
Ces dernières années, les Îles-de-la-Madeleine et les provinces atlantiques ont été régulièrement frappées par des ouragans. On s’est aperçus qu’ils étaient de plus en plus fréquents et intenses. À cela s’ajoute l’élévation du niveau de la mer, qui met en danger les infrastructures côtières. Notre objectif est de quantifier les risques associés à ces phénomènes en tenant compte des effets des changements climatiques et de proposer des stratégies d’adaptation pour les municipalités vulnérables afin de minimiser ces risques.
Quelles sont les différentes phases de ce projet ?
Il y en a deux. La première étape consistera à quantifier le risque d’inondation côtière engendré par les cyclones dans les régions étudiées. Cette évaluation reposera sur la combinaison de tempêtes synthétiques et de modèles d’aléas, en prenant en compte les projections climatiques actuelles et futures. La seconde phase consiste à développer une approche d’adaptation à grande échelle pour minimiser le risque d’inondation tout en réduisant le coût total des stratégies d’adaptation.
Comment comptez-vous utiliser l’IA ?
Une fois le risque évalué, nous mettrons en place un modèle d’optimisation bi-objectifs pour sélectionner les solutions les plus efficaces et les moins coûteuses, tout en considérant l’aspect environnemental. L’apprentissage par renforcement profond, couplé à d’autres modèles, nous permettra de choisir entre différentes stratégies, telles que les murs de sable ou les digues de protection. En privilégiant les solutions vertes, nous faisons un choix stratégique en faveur d’un avenir plus résilient. Ce projet s’inscrit parfaitement dans la mission de l’Institut AdapT et de l’ÉTS en développant des solutions innovantes pour adapter les régions côtières aux risques des tempêtes et aux changements climatiques, tout en pénalisant les solutions non écologiques. Il utilise des techniques basées sur l’IA pour renforcer l’adaptation et la résilience des régions côtières canadiennes, en accord avec les objectifs de l’Institut AdapT.
Quelles retombées positives votre recherche aura-t-elle ?
D’abord, cette recherche pourra permettre aux municipalités côtières de s’outiller face aux changements climatiques tout en respectant leurs moyens et l’environnement. Ce type de phénomènes sera de plus en plus fréquent et extrême et pourra causer des inondations. La sécurité de la population sera potentiellement mise en danger. Ensuite, nous aiderons la communauté scientifique à aller de l’avant quant à ces sujets tout en faisant participer la relève étudiante, qui aura aussi son rôle à jouer.
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